Dans l’édition du mercredi 2 décembre 2020 du quotidien régional La Provence. Un article de Delphine TANGUY
“Rétablissez l’ISF!”, “Prenez en compte le vote blanc”, -“Revalorisez le Smic”, “Rétablissez les services publics” : en décembre 2018, dans les grandes villes comme les plus petits bourgs, les mairies ouvraient des cahiers de doléances aux citoyens. Par cette consultation, inédite depuis 1789, le gouvernement entendait là, avant son Grand débat national, éteindre la colère des gilets jaunes.
D’une écriture tremblée ou aux beaux pleins et déliés, des milliers de Français auront ainsi noirci plus de 600 000 pages -16000 cahiers!- de revendications, mais aussi de récits de vie très personnels, de propositions… Un demi-million de personnes participeront aussi à des débats, des agoras qui entendaient remettre le pays sur ses pattes, lui rendre sa boussole perdue, à tout le moins cassée. “Les restitutions de réunions d’initiative locale, les réponses aux questionnaires, les cahiers citoyens ouverts dans les mairies, les contributions libres, seront progressivement et régulièrement mis en ligne sous licence libre”, promettait alors le site Internet du Grand débat.
Histoire d’un gâchis ?