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Rendez les doléances pour l’anniversaire du grand débat national

Le 15 janvier 2019 s’ouvrait le grand débat national initié par Emmanuel Macron en réponse au mouvement populaire massif des « gilets jaunes ». Le gouvernement propose alors aux Français·es de remonter leurs souhaits sur quatre thématiques : la transition écologique, la fiscalité, la démocratie et la citoyenneté et l’organisation de l’État et des services publics. Cela fait six ans que les citoyen·nes attendent que leurs mots soient lus, respectés et fassent l’objet d’une politique ambitieuse.

Le 15 janvier 2019 s’ouvrait le grand débat national initié par le président de la République Emmanuel Macron en réponse au mouvement populaire massif des « gilets jaunes ». En plus des rencontres médiatisées réalisées par le président avec des maires et des dix mille réunions locales, le gouvernement propose aux Français de remonter leurs souhaits sur quatre thématiques qui les concernent directement : la transition écologique, la fiscalité, la démocratie et la citoyenneté et l’organisation de l’État et des services publics.

Ainsi naissent et ressurgissent dans l’histoire de France les cahiers de doléances. Plus de 200 000 contributions seront écrites à la main et transmises en mairie, auxquelles s’ajouteront deux millions de contributions en ligne.

La promesse de l’État était simple : collecter les doléances écrites par les citoyens, les rendre publiques et en tirer des réformes politiques.

Or, si les cahiers de doléances ont bien été presque entièrement transcrits, numérisés et conservés aux Archives nationales, les deux autres promesses ont été abandonnées.

Six ans, donc, qu’une nouvelle fois la population française s’est sentie trahie par la parole publique. De nouveau, la politique s’est imposée comme une parole suspecte et déloyale.

Six ans que les citoyens attendent que leurs mots soient lus, respectés et soient l’objet d’une politique ambitieuse.

Six ans que la tension sociale s’amplifie dans le pays, que la désespérance gangrène la population et que la confiance dans la politique formée par l’État s’étiole.

Cela fait six ans que nous nous battons, au sein de notre association Rendez les doléances !, pour rendre accessibles les écrits de tous les citoyens et que leur voix soit entendue, enfin.

Se battre et militer, comme nous le faisons, pour la reconnaissance des cahiers de doléances, cette « parole confisquée des Français », c’est admettre que la démocratie excède la simple représentation et le vote, qu’elle doit désormais prendre davantage la parole des citoyens, leurs vies et leurs aspirations en compte. C’est répondre de manière responsable et honnête au déni démocratique ressenti par de nombreux Français (par ces textes qui n’ont été ni lus ni analysés par l’État en 2019, mais également depuis le référendum français sur le traité établissant une Constitution pour l’Europe de 2005).

Cette colère et cet accablement montent, il faut qu’on lui réponde.

Monsieur le Premier ministre François Bayrou, nous avons entendu votre discours de politique générale, votre référence, comme votre prédécesseur Monsieur Michel Barnier, aux doléances et à la nécessité d’en rendre une synthèse pour orienter les politiques publiques.

Alors, nous vous le disons : les Français vous attendent, vous écoutent et ont été capables de montrer en 2019 qu’ils pouvaient faire de la politique : ne les décevez pas ! Maintenant, il semblerait que ce soit l’heure, cela fait tellement longtemps que la population française attend : il est temps que, par l’usage des cahiers de doléances, par des réformes ambitieuses, le peuple français redevienne souverain.

Les signataires 
Guillaume Foyer, secrétaire général Rendez les doléances ! (RLD !), doctorant, professeur de philosophie et de lettres à l’université catholique de Lille et au collège
Yvonne Abbas de La Madeleine
Rémy Goubert, président de Rendez les doléances !
Laurence Hansen-Love, professeur de philosophie
Raphaël Liogier, philosophe, sociologue, Sciences Po Aix
⁠Régis Meyran, chercheur contractuel d’anthropologie sociale à l’EPHE et journaliste
⁠Vincent Edin, journaliste
⁠Jonathan Daudey, professeur de philosophie et doctorant à l’université de Strasbourg
Rachid Temal, sénateur
André Bellon, président de l’association pour une constituante.
Laure Pallez, Vice-Présidente RLD !
Tristan Le Moal, militant insoumis du Nord
Florian Di Cola, militant communiste du Nord
Alexandre Delengaigne, militant RLD !, professeur de lettres à l’université catholique de Lille
Aurélien Théret, militant RLD !
Paul Magdelaine, militant RLD !
Geoffrey Cros, premier adjoint à Glanes
Dominique Schmeltz, premier secrétaire fédéral du PS Aube
Florence Baillon, militante RLD !
Nicolas Namur, militant RLD !
Sabrina Haerinck, conseillère municipale Chambéry
Sylvie Dreyfus-Alphandéry, militante RLD !
Gilles Brault, militant RLD !
Renan Langlois, militant RLD !
Eliott Roig, militant RLD !

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